La scintigraphie osseuse Veriton : un nouvel outil prometteur dans le diagnostic de sacro-iliite inflammatoire - 26/11/24
Résumé |
Introduction |
L’objectif de notre étude est d’étudier l’intérêt de la scintigraphie osseuse Veriton (SO-Ver) corps entier dans l’évaluation et le diagnostic de sacroiliite inflammatoire, en comparaison à l’IRM.
Patients et méthodes |
Au total, 78 patients consécutifs suspects de rhumatisme inflammatoire chronique ayant bénéficié d’une SO-Ver ont été inclus entre novembre 2021 et février 2023. Seuls les patients ayant bénéficié d’une IRM des sacro-iliaques dans le mois ont été inclus et classés en 2 groupes : spondyloarthrite axiale (SpA) et non-spondyloarthrite (non-SpA). La présence/l’absence de sacroiliite, en IRM (définie selon les critères ASAS) puis en SO-Ver aux temps précoce (TP) et tardif (TT), a été établie. Des analyses quantitatives des articulations sacro-iliaques ont également été réalisées, en SO-Ver en utilisant les SUV maximums et normalisés (TP et TT), en IRM par la réalisation de scores SPARCC, par deux paires de lecteurs indépendants et en aveugle des données patients.
Résultats |
Au total, 47 patients ont été répartis dans les 2 groupes (25 dans le groupe SpA et 22 dans le groupe non-SpA). En SO-Ver, une sacroiliite a été retrouvée chez 7/25 (28 %) et 8/25 (32 %) patients dans le groupe SpA, comparé à 0/22 et 6/22 (27 %) patients dans le groupe Non-SpA, en TP et TT respectivement. Une sacro-iliite IRM a été observée chez 16/25 (64 %) et 11/22 (50 %) patients dans les groupes SpA et non-SpA respectivement. Pour le diagnostic de sacroiliite inflammatoire la SO-Ver présente une sensibilité de 28 % (14–47) et 32 % (17–51) et une spécificité de 100 % (82–100) et 72 % (51–87) en TP et TT respectivement. En IRM la sensibilité et la spécificité sont de 64 % (44–79) et 50 % (30–69) pour le diagnostic de sacroiliite. En analyse binaire, l’IRM était associée à la SO-Ver uniquement en TT (OR [95 %CI]=5,5 [1,9–16,3]). Les scores SPARCC étaient corrélés aux SUV maximums en TP (valeur 0,41 ; p<0,0001) et en TT (valeur 0,53 ; p<0,0001). Les SUV maximums (TT) et les scores SPARCC étaient plus élevés chez les patients souffrant de douleurs sacro-iliaques (p=0,002 et p=0,026, respectivement). Seul le SUV normalisé en TP était associé à une CRP élevée (p=0,012).
Discussion |
Il s’agit de la 1re étude visant à évaluer les performances diagnostiques de la SO-Ver dans l’évaluation de la sacro-iliite inflammatoire. L’IRM reste l’examen de référence dans cette indication mais présente des limites que la SO-Ver peut espérer surpasser. L’IRM des sacro-iliaques a notamment conduit à de nombreux faux-positifs, en particulier en post-partum ou chez les patients sportifs. Les lésions inflammatoires évocatrices de spondyloarthrite à l’IRM augmentent avec l’âge, suggérant le rôle de facteurs dégénératifs (arthrosiques). Dans notre étude, aucun patient du groupe non-SpA n’a présenté de sacro-iliite en SO-Ver en TP, témoignant de son excellente spécificité.
Conclusion |
La SO-Ver présente une bonne corrélation avec l’IRM pour l’évaluation de la sacroiliite inflammatoire dans la spondylarthrite axiale. Une sacroiliite en So-Ver présente un niveau de spécificité supérieur à celle de l’IRM alors que la sensibilité est plus faible. En outre, au temps tardif, les SUV maximums étaient associés à la présence d’une douleur sacro-iliaque. Ces résultats prometteurs devront être confirmés dans des études futures.
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Vol 91 - N° S1
P. A273 - décembre 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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